Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, chers amis,
Je suis, croyez-moi, très honoré de prendre la parole dans le cadre de cet important Symposium sur les droits linguistiques dans le monde et de vous adresser quelques mots en guise d'ouverture de votre réunion, au nom du bureau du Directeur général des Nations Unies à Genève.
Bienvenue donc au Palais des Nations, la maison des Etats membres des Nations Unies, dans laquelle sont également invités à y travailler, en tant que partenaires, les représentants de la société civile, dont vous êtes l'une des composantes importantes.
Le Bureau de relations avec les ONG de l'Office des Nations Unies à Genève, ce Bureau que j'ai le plaisir de diriger, est satisfait de pouvoir contribuer à vos travaux et d'avoir mis à votre disposition toutes les ressources nécessaires pour que votre rencontre se déroule dans les meilleures conditions.
Les relations de partenariat des Nations Unies avec les ONG datent du jour de la naissance de notre Organisation, en 1945. Les modalités de collaboration mutuelle ont considérablement évolué dans le temps et les organisations de la société civile sont devenues des acteurs incontournables pour les Etats membres des Nations Unies dans la pratique des débats multilatéraux. Aujourd'hui, c'est certain et reconnu de tous, peu de décisions sont prises aux Nations Unies sans que la Société Civile ait été préalablement consultée.
Sur le terrain de la coopération au développement, de l'aide humanitaire ou de la gestion de conflits (par exemple), les organisations de la société civile (ONG, fondations, institutions académiques, centres de recherche, secteur privé, parlementaires et élus locaux, ...) sont appelées à contribuer aux discussions et/ou à exécuter des projets d'utilité pour la communauté.
La culture et la communication constituent deux des dimensions particulièrement importantes des préoccupations de notre Organisation.
La diversité culturelle s'exprime, entre autres, à travers la communication et l'échange. On ne saurait donc dissocier l'une de l'autre dans un débat comme celui que vous allez tenir aujourd'hui, ici. Les Nations Unies, institution multiculturelle et multilingue par excellence se doit de donner l'exemple. Dans ses travaux, à tous les niveaux de ses nombreuses Agences et Programmes qui la composent, la diversité culturelle et le multilinguisme font partie intégrante des discussions et de la gestion.
Personnellement, dans la pratique quotidienne de mon travail, je suis appelé à côtoyer une multitude de personnes d'origines culturelles et linguistiques diverses. Je me dois donc de faire en sorte pour que la communication passe entre nous, pour que nous nous comprenions mutuellement: et quel autre moyen d'échanger si ce n'est la langue? Parfois celle de mon visiteur, parfois la mienne, parfois une langue tierce. Peu importe, ce qui est important c'est de communiquer.
J'ai entendu dire, de la bouche de spécialistes en la matière, qu'une réunion tenue dans une seule langue, au détriment d'autres, voit baisser la qualité de la réunion de plus de 40%!
Les Nations Unies ont choisi 6 langues officielles (anglais, français, espagnol, russe chinois et arabe) et ont décidé de désigner deux langues de travail (anglais et français). Dans les Commissions régionales, les langues comme l'espagnol et l'arabe (par exemple) deviennent des langues de travail également. Dans le cadre de conférences inter-étatiques, les 6 langues de travail sont assurées, avec interprétation simultanée.
Dans le cadre du travail de tous les jours, dont certaines réunions de travail, il est vrai que l'équilibre des langues souffre, au bénéfice d'une seule langue, et donc au détriment des autres. Nombre de délégués gouvernementaux n'arrivent pas à s'expliquer (ou du moins à exprimer correctement leurs pensées), sans compter les délégués d'ONG, qui se voient encore trop souvent marginalisés par les organisateurs de réunions qui ne prennent pas/plus la peine d'assurer l'interprétation simultanée, au moins dans les langues de travail des Nations Unies.
Mi scias ke pri tiu problemo vi bone konscias. Mi scias ke vi havas unu solvon. Vian solvon. Mi atenteme legis la Pragan Manifeston kiu enhavas principojn proksimaj al la idearo pri kiuj insistas Unuiĝintaj Nacioj: Demokratio, Edukado, Plurlingvismo, Lingvaj rajtoj kaj diverseco, kaj, fine, Homa emancipiĝo.
Je sais que vous êtes conscients de cette problématique. Je sais que vous avez une solution. Votre solution… J'ai lu attentivement le Manifeste de Prague, lequel contient des principes proches des idéaux prônés par les Nations Unies: Démocratie, Education, Plurilinguisme, Droits et diversité linguistique et, enfin, Emancipation humaine.
Votre symposium va contribuer au débat sur toutes ces questions, qui rejoignent les préoccupations des Nations Unies. Je me réjouis d'écouter vos délibérations et de lire les conclusions de vos travaux. Je vous souhaite beaucoup de succès et vous remercie de votre attention.
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